Celui-ci est situé au sud-ouest de MONDEMENT."Entre Marne et les deux Morins",
parcours de mémoire autour d'Esternay
30 kilomètres séparent le Monument National de la Première Bataille de la Marne du point le plus éloigné : COURGIVAUX.
Venant en appui du travail réalisé par l'Association MONDEMENT 1914 sur le théâtre d'opérations des Marais de St-Gond et du château de MONDEMENT, la création de ce parcours s'intègre dans ce qu'il est convenu d'appeler le dispositif de valorisation des lieux de Mémoire et répond également à un double souci :
- Faire en sorte que la Mémoire des Combattants de la Marne puisse y être honorée, perpétuer le souvenir de leur courage et de leur sacrifice.
- Faire découvrir, au travers les villages visités, cette partie très variée et agréable du Sud-Ouest marnais.
" Entre Marne et Morins " pourquoi ?
Les combats eurent lieu dans un premier temps sur les rives du Grand Morin et ensuite sur celles du Petit Morin.
…" pour enrayer l'attaque de MAUNOURY, KLUCK évacuait de son propre gré la vallée du Morin, centre droit du dispositif allemand, ou FRENCH et FRANCHET d'ESPEREY allaient s'engager, réalisant de même la rupture du front ennemi ". (1)
Il s'agit donc bien de la bataille sur les deux Morins qui se conjuguait avec celle de la Marne.
Les localités qui forment ce parcours furent le théâtre de violents combats pendant les journées de septembre 1914, les villages concernés marquent l'avance extrême des troupes allemandes sur notre région.
(1) " La Bataille des deux Morins " par le Colonel A. GRASSET. (Editions PAYOT 1934).
Brefs repères historiques
4 septembre : stoppant sa retraite, la 5ème armée française, commandée par le général Franchey d'Esperey a pris position entre Sézanne et les plateaux au nord de Provins.
5 septembre : Des éléments de la 1ère armée allemande composée du 76ème RI et du 16ème Dragons occupent Esternay.
6 septembre : C'est l'offensive décidée par Joffre. Escardes, Chatillon, Courgivaux et la montée vers le château d'Esternay sont le théâtre de violent combats, l'artillerie donne, les charges à la baïonnette se succèdent pour reprendre le terrain perdu.
7 septembre : Esternay est libéré le matin par le 73ème RI commandé par le commandant Pavant de Ceccaty, au prix de lourdes pertes des deux cotés des combattants.
Les troupes françaises ayant pris part aux combats
Chatillon : les 43ème, 73ème et 84ème RI, les 5ème et 15ème RA
Escardes : le 39ème RI
Esternay : le 73ème RI
Courgivaux : les 39ème, 74ème, 129ème RI et le 30ème régiment de génie
-1- Esternay
C'est le théâtre d'opération du 1er corps français lors des journées du 6 et 7 septembre. Dès le 5 septembre, une batterie d'artillerie allemande fût installée a Retoumeloup pour barrer l'accès du bourg. Entre les 5 et 7 septembre Esternay fut le théâtre de violents combats. Le monument aux morts de la commune, inauguré le 27 avril 1924 sous la municipalité de M Emile Garnier, Maire, se situe à l'intersection des rues de la gare et Victor Hugo.
Celui-ci rappelle le sacrifice de 72 " Starnaciens " qui sont tombés sur tout les fronts pendant la guerre 14-18.
Direction le château d'Esternay, quittez le monument en prenant la rue Curie sur la place du général de Gaulle, tournez à droite et prenez la rue du docteur Carrere après le passage à niveau tournez à droite et monter la rue du 73ème RI.
Passage devant le château, une compagnie du 76ème régiment d'infanterie allemande y fut cantonnée du 5 au 7 septembre au matin.
Avancez jusqu'au carrefour de la RN 4.
La prendre en tournant à gauche en direction de Sezanne à un peu plus d'un kilomètre vous arriverez au " Bois Robin ".
-2- Le " Bois Robin "
" La grande tombe " ainsi appelée sur les cartes postales et le guide Michelin de l'époque. Au bord de la RN 4, à la lisère du " Bois Robin " marqué très sobrement par une croix faite d'obus, ce lieu a été la sépulture de plusieurs dizaines de militaire du 73ème RI qui tombèrent lors de la prise du château. (on relèvera sur le front d'un bataillon, 11 officiers et 4 sous officiers). Lieu de mémoire, chaque année à la date anniversaire de la bataille une cérémonie commémorative s'y déroule.
Faire demi tour 2 km plus loin, à Beauvais, revenir sur vos pas jusqu'à l'intersection de la route du château et prendre à gauche de la D 86 en direction de Chatillon sur Morin.
-3- Chatillon sur Morin
En arrivant à Chatillon sur Morin vous êtes face au monument aux mort de la commune. L'essentiel du village fut détruit pendant les combats, 21 maisons sur les 36 que compte l'agglomération principale sont incendiées le 6 septembre 1914.
Seuls 14 habitants étaient restés au village au moment de la bataille, dont l'instituteur M. Folliet qui relatera les évènements. De furieux corps à corps se déroulèrent. Deux victimes civiles furent relevées, tuées vraisemblablement par la mitraille. Chatillon marque le début de l'offensive des troupes française.
Quittez Chatillon en direction du hameau de Seu et du village d'Escadre. Vous traversez le bois du " Près du but ".
-4- Escardes
Vous traversez la D 48 et prenez la D 648 qui vous conduit à Escardes. Sur la façade de la mairie deux plaques rappellent les événements : le village fut repris aux Allemands le 6 septembre par le 39ème RI commandé par le colonel Chrétien, le soir, le général Mangin commandant la 5ème division d'infanterie à la tête de 60 hommes repoussa une attaque allemande.
Le monument aux morts est érigé à l'entrée du cimetière et porte la devise " On ne passe pas ! ". Quittez Escardes en direction de Courgivaux par la D 648.
-5- Courgivaux
En venant d'Escadres vous arrivez directement à la nécropole qui renferme 31 tombes dont celles de 6 soldats inconnus, également une stèle portant les noms de 191 militaires tombés à Courgivaux.
Les Allemands qui étaient retranchés dans le cimetière et la ferme de Bel Air en furent chassé par les troupes du 3ème corps français après un bombardement par les canons de 75. Le cimetière fut le théâtre de violents combats au fond de celui-ci une trace da la bataille est encore visible de nos jours, la vierge qui se trouve sur une croix a eu le cœur percé par la mitraille. Une plaque apposée sur le mur du cimetière rend hommage au capitaine Vaillant du 74ème RI ainsi qu'à ses hommes qui défendirent le village.
Le monument aux morts a été érigé en 1922 le coq gaulois en bronze en coiffe son sommet. En sortant du cimetière, face à vous légèrement sur la droite se trouve le ferme de Bel Air. Dans l'angle droit de la nécropole avec les combattants de 1914, la tombe d'un aviateur anglais : Le sergent K.H. Harris âgé de 23 ans et abattu le 13 juin 1940.
Avec Courgivaux se termine le chemin de mémoire de la première bataille de la Marne.
Michel Profit
Administrateur du syndicat d'initiative d'Esternay